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«Je ressens vraiment une cohésion»

Ruth Metzler-Arnold est présidente de Swiss Olympic depuis 100 jours. Dans cette interview, elle parle de ses premières impressions dans ses nouvelles fonctions, de la garantie des subventions pour le système sportif suisse et de la candidature de la Suisse pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2038.

Ruth Metzler-Arnold, comment avez-vous vécu ces 100 premiers jours?

Je peux dire avec conviction que j’ai très bien débuté, notamment parce que j’ai pu compter sur le soutien très engagé et compétent de mes collègues du Conseil exécutif, mais aussi des membres de la direction et de leurs équipes. J’ai été très impressionnée par l’énergie positive avec laquelle ils travaillent. Je ressens vraiment une cohésion et je souhaite encourager un lien direct en étant présente au moins une fois par semaine à la Maison du Sport à Ittigen. Lors des séances du Conseil exécutif, il a également été question de renforcer notre présence à la base.

Y-a-t-il eu des bonnes ou des mauvaises surprises lors de ces 100 premiers jours?

Il n’y a pas eu de mauvaises surprises. Ce qui est positif, c’est que des projets sont déjà en cours ou que l’on avait déjà réfléchi à certains sujets que j’avais abordés pendant ma candidature. Par exemple, un projet stratégique est en cours sur le thème de la mise en réseau à grande échelle de l’économie, de la science et du sport. Swiss Olympic est également consciente de la nécessité d’alléger la charge administrative.

Le Conseil fédéral souhaite réduire son soutien pour le sport. On évoque un montant de 17,5 millions de francs. Pensez-vous le convaincre de faire machine arrière? Ou avez-vous un plan B?

J’en saurai plus au moment du débat parlementaire. S’il y a des coupes budgétaires, il ne sera plus possible de changer cela avec un plan B. Ce à quoi je m’oppose, c’est la question de savoir ce que je considère comme prioritaire, ce qui est le plus important pour moi. Nos fédérations membres ne sont directement concernées ‘que’ par dix millions de francs. Cependant, les fonds destinés à Jeunesse et Sport ont tout de même un impact sur les fédérations. Je pense que réduire les fonds alloués à J+S serait une approche totalement erronée d’un point de vue sociopolitique.

Que vous inspire la perspective de Jeux Olympiques d’hiver 2038 en Suisse?

Pour l’instant, la question n’est pas de savoir si les Jeux 2038 nous seront attribués, mais si nous serons capables de présenter une candidature. Nous y travaillons actuellement de manière intensive. Je pense que les Jeux pourraient créer un élan positif, surtout dans le monde actuel. Cela ne concernerait pas seulement les sports au programme des Jeux Olympiques et Paralympiques, mais cela aurait un impact émotionnel bien plus large. Au final, cela concernerait toute notre société. C’est pourquoi je pense qu’il serait vraiment important qu’un concept comme le nôtre réussisse. La Suisse entière serait candidate; d’habitude, ce sont toujours des villes. Avec notre concept, nous serions les premiers à nous présenter ainsi devant le CIO.

De nombreuses grandes manifestations sportives auront lieu cette année et les années à venir en Suisse. Est-ce raisonnable?

Si l’on regarde le nombre de championnats d’Europe et du monde qui se déroulent cette année en Suisse, c’est génial pour notre pays, mais d’un autre côté, il y en a beaucoup. Nous devrions essayer de mieux coordonner les événements et de les répartir sur plusieurs années, afin que les différents sports ne se fassent pas concurrence – non seulement au niveau des pouvoirs publics, mais aussi au niveau des sponsors, des bénévoles, etc. Cependant, j’ai appris ces derniers temps que dans le sport international, de tels événements sont parfois attribués à court terme. Cela ne facilite pas la planification sur plusieurs années. Mais nous allons essayer d’organiser le tout de manière aussi optimale que possible à l’avenir, avec le service de coordination de l’Office fédéral du sport OFSPO.

Quel héritage souhaitez-vous laisser en tant que présidente de Swiss Olympic?

Je n’y ai pas réfléchi. J’ai commencé avec mes convictions et mes idées et je pense que les trois premiers mois ont bien été dans ce sens. Le projet lancé afin d’étudier un regroupement avec Swiss Paralympic me réjouit beaucoup. J’espère vraiment qu’il pourra être mis en œuvre. Mais il reste encore beaucoup de questions à clarifier.

Keystone-ATS

11.
avril
2025