Sondage des athlètes

• 408 athlètes féminines issues de 92 sports, soit environ 40 % des athlètes contactées, ont participé au sondage et ont été prises en compte dans l’évaluation si au moins le premier bloc thématique spécifique aux femmes du questionnaire (règles) a été complété.
• Les retours ont été particulièrement nombreux parmi les athlètes titulaires d’une Card Bronze ou Argent (62,3 % et 53,2 %). Parmi le groupe le plus étendu, c’est-à-dire les athlètes titulaires d’une Card Elite, 30,8 % ont répondu. Avec 21 participations, les athlètes titulaires d’une Card Or ont constitué le plus petit groupe (taux de réponse : 39,6 %). Le taux de participation élevé montre l’importance de la thématique et l’intérêt qu’elle suscite auprès des athlètes féminines.
• La grande majorité des athlètes féminines (71 %) pratique un sport individuel, 21 % un sport collectif et 8 % un sport d’équipe. Pour 8 sports, 10 athlètes féminines ou plus ont pris part au sondage (cf. illustration « Retours par sport »). Le tableau « Retours par sport » contient la liste des sports pour lesquels moins de 10 athlètes féminines ont répondu au sondage.

L’évaluation montre une répartition équilibrée des âges. La moitié des athlètes a 23 ans ou moins, 30 % a moins de 30 ans et 20 % a plus de 30 ans.

• L’évaluation du sondage montre que plus de la moitié des athlètes interrogées dédie chaque semaine 16 heures ou plus à ses activités sportives, c’est-à-dire aux entraînements et aux compétitions. Le nombre moyen d’heures d’entraînement s’élève à 16. Seules des athlètes titulaires d’une Card Elite indiquent consacrer moins de 10 heures par semaine aux entraînements et aux compétitions. Toutes les  athlètes titulaires d’une Swiss Olympic Card Bronze, Argent ou Or s’entraînent davantage.
• Deux tiers des athlètes interrogées pratiquent leur sport depuis plus de 6 ans à ce niveau, 42 % depuis 6 à 10 ans, 18 % depuis 11 à 15 ans et 9 % font partie d’un cadre national d’une fédération depuis plus de 16 ans.

• Deux tiers des athlètes ont eu leurs premières règles entre 12 et 14 ans. A 15 ans, 80 % des athlètes  étaient réglées. Chez pratiquement toutes les athlètes interrogées, les premières règles sont arrivées de façon naturelle.
• Les athlètes ont été interrogées de façon approfondie quant à la régularité de leur cycle menstruel (règles tous les 28 à 34 jours). Dans l’analyse, seules les athlètes qui n’ont pas recours à une contraception hormonale ont été prises en compte. Près de 80 % d’entre elles disent avoir un cycle généralement ou toujours régulier. Pour env. 18 % des athlètes cela n’est pas le cas et leur cycle est généralement voire toujours irrégulier. Les 2 % restants indiquent ne pas avoir de règles actuellement en raison de leur contraception ou d’une grossesse.

• L’illustration « Influence du cycle menstruel sur la capacité de performance » montre que la capacité de performance subit une influence plutôt négative voire très négative quelques jours avant les règles ainsi que pendant celles-ci. Il est en effet frappant de constater que plus de 80 % des athlètes pratiquant un sport d’équipe subissent des baisses de performance plutôt négatives voire très négatives durant leurs règles.
• Les athlètes féminines au bénéfice de plus de 10 années d’entraînement considèrent que le moment de leurs règles est plutôt positif pour leur performance. On constate que l’influence négative subjective sur la performance durant cette phrase diminue avec l’augmentation des années d’entraînement.
• Les phases du cycle « après les règles jusqu’à l’ovulation (milieu du cycle) » et « autour de l’ovulation » influencent la capacité de performance de façon plutôt positive voire très positive. Ces retours concordent avec les résultats des recherches existantes. Durant la phase « après les règles jusqu’à l’ovulation (milieu du cycle) », seules 5 % des athlètes féminines disent ressentir une influence négative.
• L’importante proportion de « je ne sais pas » et de « aucune influence » est frappante pour toutes les phases du cycle. Durant la phase « autour de l’ovulation (milieu du cycle) », environ 30 % des athlètes indiquent ne subir aucune influence de leur cycle menstruel et environ 30 % sont indécises.
• La fourchette des valeurs en matière de capacité de performance est large. Par conséquent, il est important de s’appuyer sur les retours et les expériences de chaque athlète en ce qui concerne la planification et la gestion de l’entraînement.
• En raison de l’influence négative du cycle menstruel sur leur performance, près d’un cinquième des athlètes admet avoir manqué un ou plusieurs entraînements au cours des trois mois ayant précédé le sondage. Sur la même période, moins d’1 % a dû renoncer à une compétition pour cette raison.

• On entend par « troubles du cycle menstruel » notamment une prolongation de la durée du cycle (> 35 jours) ou l’absence totale de règles durant plus de 3 mois.
• Parmi les athlètes qui ne sont pas sous contraception hormonale et qui ne sont pas enceintes, à peine 6 % indiquent n’avoir plus eu de règles depuis au moins 3 mois. La moitié d’entre elles n’a plus de cycle menstruel depuis 5 mois ou plus. Le nombre d’athlètes disant avoir moins de 9 cycles menstruels par an est nettement plus élevé, avec presque 15 %.
• Les troubles du cycle menstruel peuvent indiquer un déficit énergétique relatif dans le sport (RED-S). En cas de RED-S, un déficit énergétique répété débouche sur des troubles hormonaux conduisant à des baisses de performance dans le sport, à une dégradation de la densité osseuse et à d’autres problèmes de santé.

• Chez près d’un tiers des athlètes, les règles changent en cas d’augmentation de l’intensité, de la fréquence ou de la durée de l’entraînement. Comme le montre l’illustration « Changements au niveau des règles en cas d’augmentation du volume d’entraînement », plus de 50 % des changements consistent en une diminution des saignements ou de la durée des règles. 25 % évoquent une interruption des règles, qui reprennent toutefois après la réduction de l’entraînement. 20 % une augmentation des saignements ou de la durée des règles.
• Les modifications du cycle en cas d’augmentation de l’entraînement sont souvent mal interprétées. Le mythe selon lequel l’absence de règles est synonyme de bonnes forme et condition physiques est solide. Toutefois, avoir un cycle menstruel régulier est le meilleur signe de bonne santé pour une athlète. Par conséquent,  les athlètes doivent être sensibilisées et informées de façon adéquate sur les conséquences possibles d’une modification de leur cycle.

• Le monitoring du cycle aide à comprendre et à interpréter la biologie fondamentale et la biologie individuelle du cycle menstruel. Cela révèle ainsi l’influence du cycle sur la performance et la santé. Les résultats de la recherche et les connaissances qui en découlent ne sont pas valables pour tout le monde. Les effets du cycle menstruel varient d’une femme à l’autre.
• Environ 60 % des athlètes d’élite tiennent actuellement un journal menstruel.
• Parmi elles, beaucoup utilisent une application (40 %). Cette possibilité est avant tout exploitée par les jeunes athlètes (< 20 ans) et par celles qui pratiquent un sport collectif. 10 % des athlètes consignent leur cycle menstruel dans leur journal d’entraînement ou sur un calendrier/dans un agenda.

• Parmi les athlètes interrogées, 45 % ont recours à des contraceptifs hormonaux. L’âge et la situation personnelle influencent la décision de prendre ou non des contraceptifs. Avec 55 %, la part d’athlètes âgées entre 21 et 29 ans est supérieure à la moyenne. Maximum 35 % des autres tranches d’âge (< 20 et > 30) indiquent utiliser des contraceptifs hormonaux.
• Parmi les 181 athlètes qui indiquent prendre des contraceptifs hormonaux, 104 (58 %) utilisent la pilule. La pilule est ainsi le contraceptif le plus souvent utilisé et le deuxième profil hormonal le plus courant après le groupe qui a indiqué ne pas utiliser de contraception hormonale. Les stérilets hormonaux (32 %) et les anneaux vaginaux (par ex. NuvaRing 9 %) sont également utilisés. Les implants hormonaux rencontrent quant à eux très peu de succès (1 %). Une étude anglaise réalisée avec la participation d’athlètes féminines d’élite arrive aux mêmes résultats (Martin et al., 2018).
• L’illustration « Raisons de l’utilisation de contraceptifs » montre que les contraceptifs ne sont pas utilisés que pour leur indication première. Les autres raisons indiquées sont la réduction des troubles menstruels ou des saignements. 65 % des athlètes qui ne prennent pas de contraception hormonale disent souffrir de troubles menstruels contre environ 50 % de celles qui en prennent. Une contraception (notamment la pilule) peut aussi être prise pour des raisons « stratégiques », pour réguler le cycle menstruel en vue de compétitions importantes.

• On ne peut pas répondre à la question de l’influence des contraceptifs hormonaux sur la capacité de performance de manière univoque. Les près de 30 % d’athlètes qui ne constatent pas de différence au niveau de leur capacité de performance en raison d’une contraception hormonale peuvent être additionnés au groupe des indécises (43 %). La part d’athlètes répondant « je ne sais pas » est particulièrement importante chez les jeunes athlètes et celles  qui utilisent des contraceptifs dans leur but premier. 
• 14 % des athlètes sous contraception hormonale ont la sensation d’être plus constantes dans le cadre de leurs activités sportives et 8 % meilleures. Avec à peine 4 %, l’influence négative (moins constantes ou plus mauvaises) est très peu courante (cf. illustration « Influence des contraceptifs sur la capacité de performance »).
• Une méta-analyse (Elliott-Sale and McNulty, 2020) reposant sur 42 études en lien avec l’effet des contraceptifs sur la capacité de performance d’athlètes féminines révèle des résultats similaires.
• On recommande aux athlètes féminines de favoriser une approche individuelle tenant compte de facteurs tels que la raison de l’utilisation de contraceptifs, l’expérience d’un cycle menstruel naturel, le sport pratiqué et les réactions et/ou effets secondaires de la contraception utilisée.

• Plus de deux tiers des athlètes féminines (70 %) consultent au minimum tous les 3 ans leur gynécologue. Pour 52 % d’entre elles, la visite gynécologique a même lieu chaque année (cf. illustration « Examen gynécologique »). Les athlètes féminines qui prennent la pilule se soumettent pour la plupart plus régulièrement à un examen gynécologique. Parmi les athlètes qui ne consultent pas régulièrement ou qui n’ont jamais consulté de gynécologue (26 %), 90 % ne prennent pas de contraceptifs et plus de 50 % ont moins de 24 ans. Ce chiffre est très élevé par rapport aux statistiques portant sur l’ensemble des femmes suisses du même groupe d’âge. La Société suisse de gynécologie et d’obstétrique recommande de faire un contrôle tous les 3 ans.
• Les athlètes ont été interrogées de façon approfondie sur les personnes qui les conseillent en matière de gynécologie. Près de la moitié des athlètes féminines disent n’avoir personne qui les conseille sur des questions gynécologiques spécifiques aux athlètes. L’illustration « Conseil gynécologique » montre que les conseils ne sont pas toujours dispensés par un ou une gynécologue. Les médecins du sport, les physiothérapeutes ou les entraîneurs assument eux aussi une fonction de conseil en ce qui concerne ces thèmes. Le réseau « Sport et gynécologie », encadré par Swiss Olympic, manque encore de notoriété. Des spécialistes proches du monde du sport y suivent les athlètes féminines et leur offrent des conseils individualisés en matière de médecine du sport et de gynécologie.

• L’illustration « Symptômes liés à des dysfonctionnements du plancher pelvien » montre une fréquence d’occurrence importante des symptômes éventuels puisqu’environ 80 % des athlètes féminines sont concernées par au moins un d’entre eux. Plus de la moitié des athlètes souffrent même d’au moins deux de ces symptômes. Les principaux symptômes décrits sont, dans l’ordre : des « règles douloureuses », des « douleurs dans le bas du bassin » (coccyx, os pubien, vagin ou bas ventre), des « pertes involontaires de gaz (flatulences) » et des « pertes involontaires d’urine (incontinence d’effort) ».
• Trois quarts des athlètes concernées par ce type de symptômes le sont depuis longtemps, c’est-à-dire depuis au moins un an et même depuis plus de 4 ans pour 43 % d’entre elles. Même si les athlètes sont confrontées sur une longue durée aux gênes engendrées par des symptômes en lien avec le plancher pelvien, celles-ci ne se révèlent que peu dérangeantes pour leurs activités sportives. Deux tiers des athlètes en question sont à peine gênées par celles-ci dans la pratique de leur sport principal.
• La thématique du plancher pelvien est très taboue. Le fait qu’un tiers des athlètes féminines concernées n’aient encore jamais parlé de ces symptômes avec personne le prouve. Ce sujet est abordé dans l’environnement social (famille / amis, compagnes d’entraînement) et rarement avec des spécialistes (illustration « Interlocuteur ou interlocutrice en cas de symptômes liés au plancher pelvien »). Des services spécialisés et/ou d’aide avec des personnes de contact expertes de la thématique existent mais rencontrent peu de succès. Seulement 10 % des athlètes ont suivi une thérapie spécifique contre les gênes indiquées (renforcement du plancher pelvien, traitement médicamenteux ou remède naturel). Il faut informer davantage sur le thème du plancher pelvien afin de lever le tabou qui l’entoure.

• Que l’on soit concerné ou non, on parle rarement de l’incontinence d’effort dans le sport. Parmi les athlètes interrogées, environ 20% disent avoir des fuites urinaires. Par rapport à d’autres études (notamment Hastings and Machek, 2020), cette valeur est plutôt basse. Des études montrent qu’env. 40 % des participantes sondées souffrent d’une incontinence d’effort.
• Le symptôme se produit souvent durant l’activité physique et/ou sportive (79 %) et en cas de toux et/ou d’éternuement (40 %). La perte d’urine est décrite comme légère (petites gouttes, 63 %) ou moyenne (culotte un peu humide, 37 %).
• Plus de 90 % des athlètes concernées souffrent d’incontinence d’effort depuis au moins 6 mois et même 28 % depuis plus de 4 ans. Des études montrent (notamment Berghmans et. al. 2007) qu’un entraînement spécifique du plancher pelvien aide à réduire les gênes.
• Une analyse plus approfondie des athlètes souffrant d’incontinence d’effort révèle qu’il n’existe aucun lien entre le type de sport pratiqué (sport collectif, sport d’équipe ou sport individuel) et l’incontinence d’effort. Tirer des conclusions par sport est impossible en raison du trop faible nombre d’athlètes ayant participé pour chaque sport. Il y a cependant un lien entre le groupe d’âge et l’incontinence d’effort. Il est intéressant de constater que les athlètes concernées sont bien plus nombreuses parmi les plus de 33 ans que dans les autres groupes d’âge.

• En 2020, plus de 40 % des athlètes ont souffert d’une (33 %) ou de plusieurs (10 %) blessures. Chez environ 90 % d’entre elles, cela s’est traduit par une non-participation aux entraînements et/ou aux compétitions. En raison de la COVID-19, en 2020, la situation de compétition n’était guère comparable à celle des autres années. Par conséquent, 37 % des athlètes blessées durant l’année qui a précédé le sondage ont indiqué n’avoir manqué que des entraînements et 47 % des entraînements et des compétitions (cf. illustration « Absences pour cause de blessures »).
• Selon le type de blessure, la durée de l’absence aux entraînements et/ou en compétition a été plus ou moins longue. L’illustration « Durée des absences pour cause de blessures » montre que 36 % des athlètes n’ont pas pu pratiquer leur sport pour cause de blessure pendant plus de 2 mois au cours de l’année précédant le sondage. Près de la moitié a indiqué avoir manqué les entraînements et/ou les compétitions pendant 2 à 7 semaines pour cause de blessures. On peut parler de légère blessure si les entraînements ont été interrompus pendant une semaine maximum. Cela a été le cas chez 20 % des athlètes.
• L’analyse des données récoltées ne révèle aucun lien systématique entre blessure et cycle menstruel irrégulier.

• Près de 90 % des athlètes blessées ont décrit plus précisément leur(s) blessure(s) en indiquant l’endroit du corps touché et si la gêne était aiguë ou chronique (cf. illustration « Blessures par endroit du corps »). On considère comme des blessures aiguës les accidents, les chutes avec fractures, les déchirures ou les claquages. Les fractures de stress ou les inflammations sont quant à elles des exemples de blessures chroniques.
• L’analyse montre qu’au niveau du dos, du bas de jambe et de l’ensemble du corps, ce sont les blessures chroniques qui dominent. Pour les autres endroits du corps, la part de blessures aiguës est plus élevée. La majorité des blessures se situent au niveau des genoux et des pieds.

• De nombreuses athlètes ont peur de prendre la décision d’avoir un enfant en tant qu’athlètes d’élite en activité. Mais des exemples de poids aux niveaux national et international montrent qu’il est tout à fait possible de concilier famille et succès.
• L’analyse des résultats du sondage révèle que pour plus de 41 % des athlètes, le bon moment pour fonder une famille dépend de la carrière sportive. 34 % disent que cela n’a pas d’influence et 25 % sont (encore) indécises.
• L’âge ainsi que le justificatif de performance sportive semblent être des facteurs déterminants à cet égard.
• Il existe un lien entre l’influence de la carrière sportive sur la planification familiale et les groupes d’âge. Au fur et à mesure qu’elles avancent en âge, les athlètes répondent de moins en moins par « Je ne sais pas » et estiment de plus en plus que la carrière sportive influence la planification familiale. On constate également que les athlètes titulaires d’une Card Or ou Argent ont plus souvent répondu par l’affirmative. Beaucoup d’athlètes titulaires d’une Card Elite ont répondu par la négative.

Le fait que des athlètes deviennent mères est de mieux en mieux accepté dans le sport. Réaliser des performances de haut niveau est également possible pour une femme qui a des enfants. Pourtant, parmi les athlètes interrogées, un tiers seulement parvient à s’imaginer continuer le sport d’élite en étant mère, un tiers répond que non et un tiers ne sait pas encore. L’âge et le niveau de performance des athlètes n’ont qu’une faible influence sur les réponses. La part de oui est plus élevée que dans les autres groupes d’âge uniquement chez les plus de 33 ans. La conciliation du sport d’élite et de la vie de famille ne semble pas évidente pour les athlètes féminines.

• Tôt ou tard, une athlète enceinte doit informer son entourage de sa grossesse. En principe, une athlète n’est pas tenue d’annoncer sa grossesse avant la fin du troisième mois, mais une communication dans les meilleurs délais est en principe favorable à l’athlète. Les fédérations, les sponsors et les organisateurs s’attendent à ce que les athlètes féminines fassent preuve d’un niveau de performance élevé. Il est ainsi judicieux de fixer contractuellement les conséquences d’une grossesse. L’éventualité d’une grossesse devrait impérativement être abordée lors des négociations contractuelles, afin que des surprises inutiles puissent être évitées, de même que les situations conflictuelles qui en découleraient.
• Parmi les athlètes interrogées, seules 8 % disent bénéficier du soutien de leur fédération, de leur club ou de leur sponsor en cas de grossesse. 80 % ne peuvent pas répondre à cette question. Quatre athlètes sur cinq ignorent donc si et dans quelle mesure elles peuvent compter sur leurs sponsors et leurs autres supporters si elles tombent enceintes. Seule une disposition équilibrée pour les deux parties et ancrée comme il se doit dans le contrat protège les athlètes en cas de grossesse et leur permet de poursuivre leur carrière sportive en tant que mère. La notice « Comment procéder quand une athlète est enceinte ? » de Swiss Olympic contient un exemple de clause de protection à cet égard.

• Pour les athlètes féminines, l’une des principales mesures en matière d’alimentation est de manger suffisamment. Il existe de nombreuses recommandations à ce sujet pour les sportives, mais lesquelles sont réellement mises en œuvre et appliquées ? Les athlètes ont répondu à des questions sur leur style d’alimentation.
• Par rapport au reste de la population, beaucoup d’athlètes sont végétariennes ou végétaliennes. En 2020, environ 6 % de la population suisse étaient végétariens, environ 3 % végétaliens et 20 % disaient manger très peu de viande. L’analyse des résultats du sondage montre que 15 % des athlètes féminines sont végétariennes et 4 % végétaliennes.
• Les athlètes ont également dû indiquer si elles renonçaient volontairement à certains aliments. 56 % des athlètes féminines n’excluent aucun aliment de leur régime. L’illustration « Renonciation à certains aliments » montre que les athlètes renoncent le plus souvent à manger de la viande (29 %), des produits laitiers (23 %), du poisson (22 %) et du gluten (11 %). La renonciation aux glucides ou aux lipides reste marginale.
• Une analyse approfondie montre qu’un style d’alimentation végétarien ou végétalien n’a pas d’influence sur la régularité du cycle menstruel ni sur la fréquence des blessures. De même, un régime végétarien et/ou végétalien ne se traduit pas nécessairement par un IMC bas.

• Près de 80 % des athlètes féminines interrogées parlent de sujets tels que les règles, la contraception, le plancher pelvien, le poids ou l’alimentation avec leur entourage. Le sexe de l’interlocuteur joue un rôle déterminant à cet égard. On constate que ce type de communication a nettement plus souvent lieu avec des femmes (65 %). 34 % des athlètes interrogées disent que le sexe de la personne ne joue aucun rôle.
• 86 % d’entre elles affirment qu’elles ne manquent pas d’interlocuteurs. Les 14 % restants disent manquer d’interlocuteurs en ce qui concerne les thèmes suivants : contraception, cycle menstruel, alimentation et entraînement basé sur le cycle menstruel. Des spécialistes de ces domaines existent au sein du système sportif suisse mais restent encore peu connus des athlètes féminines. Il s’agit d’analyser pour quelle raison les informations n’arrivent pas jusqu’aux athlètes.

Même si la plupart des athlètes disent parler des thématiques spécifiques aux femmes avec leur entourage, un sujet reste particulièrement tabou : les dysfonctionnements du plancher pelvien (dont l’incontinence d’effort). Et cela soit parce qu’il est considéré comme trop personnel et inconfortable par les athlètes, soit simplement parce qu’elles ne ressentent pas le besoin d’en parler.